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Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire
«Gazo»
Bonjour
Comme cet hiver continue de nous offrir des températures dignes d'un printemps, on va essayer d'évoquer les hivers d’antan. Tout en gardant un œil attentif sur le sort désastreux de tous ceux dont la propriété est devenue un marécage, une rizière ou un cloaque. Dans les années 50, on faisait encore un grand usage du charbon. Très peu de logis étaient pourvus d'un chauffage central. Cela était réservé aux habitations les plus cossues. Dans les habitations ordinaires, c'était la cuisine qui était la mieux équipée en matière de chauffage. Une cuisinière à bois ou à charbon fournissait la chaleur pour les convives et le moyen de faire mijoter de bon petits plats sur sa plaque de chauffe. Elle était presque toujours équipée de deux grands fours. En plus très souvent, elle fournissait l'eau chaude nécessaire à la préparation des repas et à l'entretien de la cuisine. Recouvertes de céramiques pour les plus anciennes, les plus récentes étaient habillées d'un émail blanc. Ces cuisinières étaient toujours ceinturées par une rambarde métallique qui nous dissuadait de mettre nos petites mains sur la plaque de chauffe, parfois portée au rouge. Cette rambarde servait aussi de corde à linge pour les torchons et autres lavettes. Le reste de la maison pouvait être chauffé au moyen d'un petit Godin ou d'une salamandre. Bien évidemment tous ces équipements ne pouvaient pratiquement être chargés qu'avec du charbon; les bûches de bois devant, alors, avoir moins de vingt centimètres de longueur. Ce charbon était fourni sous forme de boulets à deux ou trois traits suivant la qualité. L’anthracite demeurait un produit plus onéreux et était souvent réservé aux chaudières. Ces équipements de chauffe étaient tous fabriqués en fonte et pesaient un poids redoutable. Les différents déménagements de mes parents nécessitèrent à chaque fois quatre gaillards très costaux pour soulever la grosse cuisinière à charbon de la cuisine. Dans toutes les bonnes cuisines, la bouilloire gorgée de calcaire, chantonnait doucement tout au long de la journée sur la plaque de la cuisinière. Cela permettait toujours d'offrir un bon café bien chaud à un visiteur occasionnel et bienvenu. Le four permettait aussi de réaliser de bonnes tartes aux pommes et le dimanche de cuire un poulet dodu à la peau dorée et craquante, dûment arrosé de sauce, périodiquement et patiemment, par la maîtresse de maison. La mode de la bassinoire étant dépassée depuis longtemps, ce four nous permettait d'y déposer une brique, qui enveloppée de papier journal, réchauffait efficacement les draps de nos chambres humides et sans chauffage. Ces cuisinières nécessitaient, chaque année, de grosses quantités de charbon. Dans le midi, du fait du climat, mes parents ne commandaient que deux ou trois sacs de boulets à chaque livraison. Plus tard, revenus dans l'Oise, il fallait commander au moins une demi-tonne de ces trois traits, quand ce n'était pas une tonne, pour alimenter la cuisine de mes parents et celle de mon Oncle et de ma Tante. C'est dire la différence de climat. Je garderai longtemps le souvenir de ce «gazo» (gazogène) soufflant et puant qui s'acharnait à grimper cette côte considérée comme la plus rude de la course cycliste du «Paris-Nice». Nous habitions ici dans les premiers lacets de la côte du Faron et c'était amusant de regarder ce véhicule antédiluvien s'époumonant et renâclant dans cette ascension, suivi d'un panache de fumée digne d'une locomotive à vapeur. Car ce véhicule n'acceptait que du bois comme carburant. Il marchait au gaz des forêts comme l'on disait pendant la guerre. Le négociant profitait de cette expédition héroïque pour livrer en sus des deux ou trois sacs de boulets, un bidon de cette excellente huile d'olive de première pression et une bourriche de vin du meilleur cru. Du Côte de Provence.
A demain
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Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire
«Le gaz part»
Bonjour à vous tous
Toujours frais notre climat. Dans quelques jours cela devrait aller mieux. Si la météo ne s'est pas emmêlé les pinceaux dans les méridiens .Je m'adresse à ceux qui pensent que la terre est ronde! Les autres : Passez votre chemin (7%). Donc, vous faites tourner votre globe et pointez sur Tahiti et autre Polynésie de rêve. Vingt six degrés sur l'échelle de Celsius en ce moment. Quel délice! Il existe bel et bien des Paradis sur terre. Quand à nous, toujours dans le glacé avec une bise venue tout droit de l'est. De ce coté, il nous vient souvent des choses fort peu agréables, si vous voyez ce que je veux dire. Hier j'ai reçu ma commande de graines passée auprès de mon grainetier bien-aimé. Il va y avoir des semis en perspective dans les jours prochains, dans les bacs de croissance et de multiplication. Hier aussi, on est venu remplir notre citerne de gaz. Mille sept cent cinquante litres qui pèsent neuf cent soixante deux kilos dans la citerne. Pratiquement une tonne. Toujours une opération spectaculaire et pas sans danger, ce transfert du propane de la citerne du camion dans notre réservoir. Si tout se passe bien, nous devrions avoir assez de gaz jusqu'en novembre prochain. Tout cela pour la modique somme de mille huit cent quarante euros. Une grosse somme pour quelque chose qui est finalement très volatile. Le gaz est une énergie qui coûte de plus en plus cher. L'ami Poutine peut dormir sur ses deux oreilles. Sa fortune est assurée. Sur le forum j'ai déménagé quelques anciens «posts» pour éclaircir le forum. Il a même fallu en supprimer certains. Coté virus, rien de nouveau! Nous sommes toujours autant étourdis ou estourbis par les propos souvent contradictoires de nos bons docteurs, pour qui cette occupation vire au cauchemar. Souvenez-vous de la tirade d'un certain Jules Romains, écrivain de son état : «Çà vous chatouille ou çà vous grattouille»
Belle journée
Les carnets de Jules Hostouley
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