«Panais»
Bonjour
La saison des semis est arrivée. Il faut choisir les légumes qui vont composer le menu de cette année 2021, dans le potager.S'il fut longtemps rangé parmi les légumes oubliés, on a encore, une fois de plus, oublié de parler de lui. Cette grosse carotte blanche à saveur assez forte et qui peut servir de condiment, s'appelle le panais. Oublié des catalogues des jardiniers depuis des lustres, on ne comprend pas vraiment sa disgrâce de nos potagers et son bannissement de nos cuisines. Portant nos amis britanniques lui sont restés fidèles. Et l'on se permet encore de critiquer leurs usages culinaires. On peut comprendre que certains légumes soient rangés parmi les relégués par un public qui garde des souvenirs funestes d'une époque encore plus funeste. Je pense avoir une petite idée sur le sort de tous ces légumes dits «oubliés». Surtout pour les légumes de type racine. On nous a tous appris en Histoire de France que les Serfs ne se nourrissaient que de racines. Par opposition aux nobles de l'époque, qui s’empiffraient de moult viandes de gibiers. Des viandes le plus souvent faisandées pour satisfaire au gout gastronomique de l'époque. Devant ces très mauvaises habitudes diététiques, l'église, elle-même dut imposer un jour maigre par semaine et faire de nouveau la promotion du carême annuel quelques temps avant la fête de Pâques. Les chroniqueurs de l'époque étaient tout occupés à flatter la vanité de leurs maîtres, «Nobles Seigneurs et Gentes Dames», ont omis trop souvent de décrire les différents légumes qui composaient le menu quotidien du peuple, souvent soumis à de graves famines, dues à l'inconséquence et à l'irresponsabilité de leurs maîtres. La suite de l'Histoire nous apprend qu'avec les grandes découvertes de nos navigateurs, toutes sortes de nouvelles possibilités soufflèrent, alors, avec un vent venu des Amériques. Parmi ces nouveautés la pomme de terre fit son apparition en Europe. Longtemps elle fut méprisée par les populations à cause du caractère toxique de cette famille qui comportent des représentants souvent chargés de poisons. Comme la belladone ou le datura, entre autres. Les solanacées ont longtemps nuit à la réputation des tomates et des pommes de terre. Il fallut qu'un certain pharmacien aux armées nommé Parmentier, fit la promotion de cette patate, afin de pallier aux trop nombreuses famines de l'époque. Tubercule miracle, je pense, cependant, que cette promotion alimentaire a commencé à faire de l'ombre à certains de ces légumes réservés aux couches populaires les plus défavorisées. La pomme de terre ayant depuis largement investi nos habitudes culinaires a fait la démonstration de certains de ses abus. L'excès de certaines spécialités bien connues de nourritures rapides et expéditives, s'accompagnant toujours de la portion de frites qui n'est pas le meilleur de la diététique en cas d'abus, ont entraîné une réforme de ces pratiques de restauration rapide. D'où la réhabilitation de tous ces légumes mis au placard, en quelque sorte.
A demain
Les carnets de Jules Hostouley
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