• «Printivers»

     

         Journal Ordinaire D'Un Jardinier Ordinaire

           

    «Printivers»

    Bonjour

     Nous sommes une nouvelle fois en «Printivers». Ne cherchez pas dans le dico ce terme nouveau. Vous ne le trouverez pas. Je l'ai inventé car on ne sait plus à quel saint se vouer (aujourd'hui c'est Alexis). Mercredi 10 février c'est moins neuf pendant la nuit. Hier c'est onze degrés à l'ombre. Nous serions bien malotrus de ne pas nous réjouir de ce «printemps de février», malgré que l'hiver n'ai pas encore épuisé ses dernières cartouches. Onze degrés sur un thermomètre abrité et exposé plein nord, cela ne laisse pas indifférent au temps qui passe.... Alors en plein soleil, je vous raconte pas. Comme le temps est toujours incertain, il faut procéder aux derniers travaux d'hiver. Emmitouflé dans un chaud polaire, on attrape des suées dignes de l'été. Il faut transporter les dernières brouettes de compost et de fumier; transplanter quelques arbustes que les oiseaux nous ont apporté dans les années précédentes; éradiquer des indésirables tels que ronces et orties, que les vents sont venus délivrer généreusement, les soirs de tempête. Pour sortir une ronce de son écrin terrestre, il faut remuer une quantité considérable de terre, afin de bien retirer toute la partie racinaire. Ne dit-on pas que ronce coupée est une ronce taillée façon rosier de thé. On lui assure, alors, un avenir confortable au sein de nos plantations. Comme ronce brûlée devient une indésirable enrichie et fumée par l'apport de  cendres issues de la combustion de son feuillage. Un autre aventurier peu recommandable dans notre jardin est le frêne. Pourtant l'un des plus beaux arbres de notre région. Mais comme plusieurs de ces spécimens se trouvent sous les vents dominants sur nos plateaux, les graines découvrent lors des grandes bourrasques hivernales, un asile confortable parmi nos plantations. Si l'on n'a pas pris le soin de l'arracher dès qu'on a identifié cet immigrant, on se retrouve très rapidement avec une tige malingre et ténue qu'il faudra éradiquer tout de suite, sinon lorsque celle-ci aura atteint la taille d'un manche à balai il faudra, alors, avoir recourt à la collaboration d'une barre à mine détournée de son usage primitif.
    Bientôt le temps des semis. Bien que le temps soit au beau fixe, pas question de confier nos petites graines à un sol certes bien travaillé et dûment enrichi. Ce n'est pas encore la bonne époque. Le printemps n'est pas encore venu adouber tous ces légumes seigneurs en nos jardins. Semer maintenant, ce serait nourrir gracieusement et généreusement toutes ces bestioles, animalcules, bactéries et autres microbes; petit peuple besogneux, mais parfois aussi nuisible. Une graine qui ne germe pas assez rapidement se met en grand danger et prend le risque de désoler les pauvres jardiniers que nous sommes. Combien de fois, sommes-nous restés perplexes devant les résultats navrants d'un semis pourtant chargé de tous nos espoirs? Nous en prenant, alors, au ciel , au mauvais sort et à tous les sortilèges que nos superstitions nous ont léguées. Pourtant, c'est souvent nous les plaisantins, qui par imprudence plus que par ignorance, avons voulu anticiper sur la bonne période de germination de nos chères petites graines. Pour l'heur, réjouissons-nous du temps qui passe, surtout quand il est si radieux depuis près d'une semaine.

     

    A demain  

     

     

      Les carnets de Jules Hostouley 

       
     

     

     

    « «Compost»«Dérèglement climatique» »

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