Bonjour
Il a neigé cette nuit. Quelques centimètres seulement, mais la neige est bien là. Pas de quoi faire un bonhomme tout de blanc vêtu, pour l'instant. J'imagine les poules dans le poulailler, toutes serrées les unes contre les autres, les plumes gonflées pour préserver leur chaleur intime. Les rivalités de perchoir sont laissées de coté pour un temps. Tous les soirs c'est un cérémonial bruyant qui se répète. On peut entendre les caquètements courroucés de celles qui se sont fait déloger de leur perchoir jugé trop ostentatoire par quelques concurrentes plus jeunes et plus habiles. Si l'obscurité a fini par remplir cette nouvelle nuit qui s'annonce, les imprudentes resteront au sol jusqu'au petit matin, s'offrant ainsi à l'appétit d'éventuels prédateurs. Depuis qu'ils ont réussi à surmonter l'épidémie de rage, les renards sont redevenus coutumiers de notre paysage de plaine. Il est vrai que dans ce travail sanitaire, nous les avons beaucoup aidés. Certains esprits avisés déplorent déjà leur trop grand nombre dans nos campagnes. Hier, j'avais recouvert les parcours des poules au moyen de plusieurs dizaines de kilos de paille fraîche. Les poules retournent inlassablement cette nouvelle litière, en espérant découvrir quelques menues graines épargnées par la moissonneuse et gorgées de ce gluten, tant décrié actuellement. Ce travail de recherche oblige nos gallinacées à se remuer continuellement dans cette atmosphère d'humidité et de froid. Une activité sportive pas forcément efficace pour la ponte en cette période de l'Avent, mais très bonne pour le moral.
 demain
Les carnets de Jules Hostouley
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