Bonjour
Dimanche soir France 5 se lançait à la recherche des tomates perdues. Des tomates d'antan. D'un temps à jamais révolu. Un fruit universellement apprécié sur notre planète. Un légume fort de plus de ses quinze mille variétés. Si longtemps elle fut rejetée par les consommateurs comme sa cousine la pomme de terre, elle est devenue la préférée de toutes les plantes potagères, malgré que la pomme de terre soit encore la plus cultivée en terme de volume. L'émission télévisée nous a entretenu des divers modes de culture et de production de cette solanacée. Elle a aussi dénoncé quelques supercheries mises en oeuvre par le commerce pour nous faire prendre certains hybrides récents pour de vieilles variétés au gout si riche en vraie tomate. Les obtenteurs nous ont expliqué avoir déplorer la perte de certaines qualités en offrant par la sélection de nouveaux critères de conservation. En clair pour que la tomate puisse voyager et conserver longtemps son teint de jeune fille, les obtenteurs proposent aux maraîchers des variétés qui peuvent se conserver près de trois semaines, contrairement aux anciennes variétés qui commencent à tomber en décrépitude au bout de cinq ou six jours seulement. Malheureusement ce progrès s'accomplit en sacrifiant ce gout de bonne tomate qui a fait naguère le succès de ce fruit juteux à souhait. L'émission a aussi dénoncé la tromperie pratiquée sur les marchés en matière de variétés. La «Cœur de bœuf» est au cœur de ce scandale, si l'on puit dire. Les obtenteurs ont obtenu dans leurs recherches un très belle hybride de très gros volume, très propre sur lui, magnifiquement coloré rouge vif et aussi artistiquement côtelé à souhait. Seulement comme cette nouvelle variété doit recevoir l'agrément du catalogue officiel des espèces et variétés pour être proposée aux producteurs, elle ne peut évidemment pas prendre le terme générique de «Cœur de bœuf». Ce terme ayant déjà été accordé à un beau spécimen en forme de cœur généreusement gonflé d'un jus gorgé de soleil et de ce bon gout de tomate si subtil qui fit le succès de notre légume préféré. L'usurpatrice, mise en tranche devant les caméras, par un cuisinier réputé et soucieux du bien être de ses clients, révéla ses entrailles caverneuses dépourvues de jus et à la consistance caoutchouteuse, pour ne pas dire pire. Même pas de quoi faire un bon ketchup. Que les consommateurs veuillent acquérir cette grosse variété afin de la farcir de bonne chair à saucisse bien grasse et bien goutteuse, demeure un négoce somme toute raisonnable. Là ou commence le vol et la supercherie, c'est que cette obèse variété destinée à passer au four, est vendue sous l’appellation fallacieuse de «Cœur de bœuf», vendu 6 € le kilo, alors que les variétés industrielles ne dépassent guère les 2 € le kilo. Sur tous les étals et sur tous les marchés tous ces camelots du légume, sans exception, proposent sans vergogne à la ménagère, cette escroquerie. Trois fois le prix! Les vrais responsables de cette fourberie demeurent ces malhonnêtes commerçants rencontrés au fil de ces marchés qui fleurent bon les vacances. Si les consommateurs préfèrent acheter des hybrides bien rouges et sans gout, cela relève de leur bon vouloir et de leur droit, mais il est important qu'ils ne soient pas trompés sur la variété de leurs achats. Cela est une fraude et elle va être réprimée dans très peu de temps, au dires des intervenants sur l'émission. Les obtenteurs et les maraîchers ne sont pas coupables de cette escroquerie. Ils proposent sur le marché de Rungis leurs productions sous la véritable appellation de leurs légumes. Aux consommateurs de faire leur choix en toute connaissance de cause. Dans les jours prochains nous parlerons de ces vielles variétés qui s’apprêtent à être travesties en hybride dépourvus de saveur.
 demain
Les carnets de Jules Hostouley
|