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    «Oreille d'ours»

     Bonjour 

    Le temps devrait retourner vers des jours plus froids, estime-t-on dans les milieux météorologiques. Hier encore de l'humidité et de douces températures. Le baromètre s'agrippe avec opiniâtreté à de hautes valeurs. Moralité climatique : Le ciel est lourdement chargé de nuages bas gorgés d'humidité. Le vent demeure très faible. Comme nous sommes placés sous de hautes pressions, le couvercle de la marmite n'arrive pas à se soulever, afin de nous octroyer quelques rayons de ce soleil si souvent absent. L'ennui, c'est que notre région se trouve sous ce ciel gris et plombé. Il existe une vivace qui se conjugue très bien avec cette ambiance de grisaille. Cette vivace labiacée se nomme l'épiaire laineux.  Ce plant d'épiaire laineux avait été introduit dans le jardin à l'automne 2014. Il s'est bien développé pendant deux ou trois ans. Mais lui aussi a été rattrapé non pas par l'épidémie de covid, mais par les sécheresses et les canicules de ces dernières années. Ce qui fut manifestement funeste pour notre vivace pourtant robuste et résistante à la sécheresse. Son aspect ne laisse aucun doute sur ses qualités de sobriété. Son pelage gris argenté possède une consistance moutonneuse et soyeuse si douce au toucher qu'on a l'impression de caresser les longues oreilles d'un adorable compagnon à quatre pattes. A la fin du printemps, il se couvre d'une multitude de longs épis formés de fleurs mauves. Cette forêt d'épis peut atteindre une soixantaine de centimètres de hauteur. C'est un couvre-sol très efficace en milieu sec. Ce types de plante est assez rare dans nos jardins, pour que l'on éprouve l'envie de l'accueillir dans nos plates bandes. Une plante certainement très à l'aise dans les prochaines décennies  du bouleversement climatique. L'autre nom de stachys lanata est «Oreille d'ours». On peut facilement le reproduire par division des touffes à partir de son rhizome. La floraison s’étale longuement tout l’été. L'hiver actuel, encore en embuscade au coin du bois, attend patiemment son heure pour frapper cruellement nos jardins. Profitons de ce répit pour multiplier les grandes et robustes vivaces qui s'épanouissent dans nos massifs. Cette opération est facilitée si l'on a pris soin de conserver un peu de ramure sèche à notre vivace. Effectivement beaucoup de ces vivaces, une fois l'hiver venu, s'enterrent ou se couvrent de feuilles mortes. Le principal mode de multiplication en ce moment c'est la division des touffes.

     

    Bon week end

     

     

     

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    «Acanthes»

    Bonjour

    Hier repiquage des laitues dans les serres. Déjà 72 plants protégés par un film plastique, non pas pour les faire progresser plus vite, mais pour les soustraire à la voracité des nombreux moineaux qui habitent dans les toitures des maisons voisines. Repiquage en godets de cinquante plants de tomates semés au 30 janvier dernier sur mini-cubes. Ces plants sont de la variété très connue et très précoce: «Stupice».
    Les pluies de ces derniers jours ont littéralement embrasé la végétation. Il va falloir sortir le taille-haie et la pétarade qui l'accompagne. Chaque année la période de tonte des haies commence de plus en plus tôt. Les vivaces sont gigantesques. Les acanthes recouvrent de leurs larges feuilles tout ce qui les entoure. Lorsque ces feuilles n'ont pas subit les morsures des gelées d'hiver, elles sont en avance sur tout le monde. Cette année les moins dix degrés leur ont été fatal. Les acanthes qui subsistaient encore début février, avaient déjà été terrassées par les sécheresses de juillet et d'août dernier. Il faut voir la bataille avec les arums qui partagent les mêmes plate-bandes. Les feuilles d'arums, façon feuilles de bananiers, tentent de supplanter les acanthes. Mais ce sont ces mêmes acanthes qui gagnent la partie grâce à leur grande vigueur. Elles peuvent disparaître sous l'effet d'une sécheresse sévère et réapparaître quelques semaines plus tard. Les arums n'arrivent que seulement à brandir de nombreuses tiges au bout desquelles émergent de ravissantes fleurs immaculées porteuses d'un spadice en or. Mais ces fleurs finissent par faner et les tiges par mourir. Victoire éphémère, car les acanthes étouffent tout sur leur voisinage. C'est à ce moment qu'il faut régler la circulation. Les feuilles les plus âgées finissent dans la basse-cour. Les poules dédaignent ces grandes feuilles très coriaces, mais finissent par les transformer en compost, à force de les piétiner et de les griffer. Après cette opération, les arums se refont une santé. Les spathes, façon voile de mariée éclatent au grand jour; mais pour combien de temps encore? Il faut pratiquer la même chirurgie avec les plants de rhubarbe. Ceux-ci occupent rapidement les chemins du potager. Cette année ils sont particulièrement développés. Faut dire que leurs pieds sont gavés du fumier des poules. Ces tiges qui finissent en pâtisseries sont très gourmandes en nutriments et amendements divers.

    Bonne semaine  

     

     

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    «Le Rap des rappeurs du légume rappé»

    Bonjour

    L'hiver n'a pas encore capitulé, qu'il faut déjà envisager ce qu'il faudra semer pour récolter en 2022, pendant les mois d'hiver. Le radis noir, par exemple. Un légume qui se décline toujours au pluriel par son orthographe. Un légume qui est une source de vitamines au sein de l'hiver. La disparition de la bienveillante lumière du soleil, nous amène à compenser cette perte de vitamines par la consommation de légumes à la réputation de grande fraîcheur. Les radis noirs qui se sèment en été constituent dès la fin de l'automne une production de grosses racines bien noires à chair blanche Des grosses racines qui vont pouvoir s'inviter sous forme de crudités au début de nos repas. Malheureusement ces grosses racines ne supportent pas les fortes gelées de l'hiver et doivent être récoltées avant la fin de l'année. Il existe plusieurs recettes pour ce légume de l'hiver; le préparer râpé  comme le gruyère, est ma recette préférée. Beaucoup de légumes racines se prêtent avec bonheur  à cet usage. Les plus connues sont les carottes râpées,  si juteuses lorsqu'elles proviennent directement du potager. On peut aussi faire passer à la râpe de bons gros navets, là aussi très juteux, au gout légèrement poivré. On trouve aussi le chou rave qui développe en surface cette grosse excroissance qu'il offre généreusement à la moulinette pour paraître avec fierté en tête de nos menus quotidiens, simplement arrosé de quelques jus de citron, du meilleur cru. Son collègue, le chou rouge, nous permet aussi cette recette, étant alors présenté en fines lanières très juteuses, servies avec une petite vinaigrette très persillée. Même sort réservé au chou blanc; seul la présentation diffère, le gout étant semblable. Ces différents candidats à la moulinette sont des légumes qui supportent l'hiver sans trop de difficultés. Le chou rave étant bisannuel et se jouant de l'hiver, peut se retrouver dans nos assiettes au début du printemps; seule réserve, étant un dur à cuir, sa chair peut très bien être devenue très coriace. On se protège comme on peut des rigueurs de l'hiver.

    Bon dimanche 

     

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    «Kartoffel»

    Bonjour

    Une belle journée, hier. Le vent est passé plein nord. C'est de la fraîcheur pour les jours prochains. Dans les serres, des semis de tomates commencent à lever; le persil apparaît, lui aussi; Celui de 2020 dans le potager a survécu aux fortes gelées de ce mois. Quelques laitues commencent aussi à grandir. Les graines de céleri pointent aussi leur frimousse. Hier nous avons acheté les plants de pommes de terre.  On va en profiter pour nettoyer les planches qui recevront ces tubercules. Plus de temps à perdre; c'est dans quelques jours maintenant! Chaque année il faut se procurer des plants de pomme de terre. Des plants bien germés; c'est mieux pour démarrer une culture. Surtout si on cultive une variété précoce pour avoir des pommes de terre en primeur. C'est là que la difficulté commence, car les variétés les plus réputées et les plus précoces sont rapidement acquises par les amateurs. En janvier dernier, on pouvait déjà se fournir en cagettes de 100 plants.Si on n'a pas acquis ses plants avant la mi-mars, il faudra  alors se contenter des variétés plus tardives. 70 jours de culture pour «Amandine», par exemple. 140 jours pour une tardive comme «Roseval» Les prix suivent la loi de l'offre et de la demande et «Amandine» se retrouve parmi les plus chers. Les pommes de terre demandent un sol riche. Un sol plus riche que pour des radis, si l'on veut comparer. On met toujours beaucoup de fumier dans un sol qui a déjà été cultivé. Dans un sol tout neuf, une culture de pommes de terre nettoiera rapidement la terre par l'ombrage de son feuillage. Donc fin juin, si tout va bien, il sera possible de récolter des pommes de terre nouvelles au gout sans pareil.

     

     

    A demain 

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    «Moineaux»

    Bonjour

    Le ciel est bleu, la température douce. Le vent léger. Bref! C'est le printemps. Les hirondelles ne sont pas encore revenues, mais les moineaux sont à nouveau parmi nous. Parmi les serres; parmi les poules; Ils adorent le blé qui constitue la ration journalière des  pondeuses. On constate une fois de plus que  les moineaux se sont servis avant nous. Ils ont l'habitude de découper quelques morceaux de feuilles de laitues et de tout laisser par terre. Ils ne consomment pratiquement rien de leur cueillettes. On se mortifie, avec juste raison, des gâchis alimentaires de l'humanité, mais le gâchis occasionné par les oiseaux est lui aussi assez étonnant. Dans quelques mois ce sera le temps des cerises; sansonnets, merles et autres chapardeurs piqueront chaque fruit d'un bref coup de bec. Certainement, je suppose, pour en apprécier la qualité; et là aussi ne consommeront qu'un seul fruit sur quelques dizaines ainsi maltraités. Ensuite les petites blessures opérées sur nos fruits par ces coups de bec incisifs, deviennent la porte d'entrée à toute une série de vandales et de resquilleurs tels que les fourmis et autres insectes. Le malheureux fruit se voit atteint d'une sorte de gangrène. Une pourriture qui va entraîner la perte de celui-ci. Même constat sur les poires attaquées par les oiseaux qui deviennent le garde manger des guêpes et des frelons. On a coutume de recommander aux paysans de partager une partie de leurs récoltes avec les oiseaux. Ce qu'ils font d'ailleurs, involontairement ou pas. Mais il suffit d'observer au printemps, un grand cerisier abondamment pourvu de belles cerises bien juteuses et délicatement parfumées, pour constater que si l'on ne se presse pas de cueillir rapidement ce que l'on a besoin pour garnir nos desserts, il ne nous restera que nos yeux pour pleurer.Les hommes partagent, le plus souvent, leurs récoltes. Les oiseaux ne partagent jamais. 

    A demain 

     

     

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    «Stereo»

    Bonjour

    De plus en plus doux cet hiver. Profitons de cette accalmie pour procéder aux derniers travaux d'hiver. Hier j'ai taillé les derniers rosiers et arraché les repousses de frênes. J'ai aussi rentré quelques brouettes de compost dans mes serres.
    J'ai remarqué, à l'occasion de ma commande de graines, une nouvelle variété de fèves. Oui, je sais! Les fêtes de l'épiphanie sont passées depuis longtemps et la Chandeleur, aussi. Je ne parle pas de cette petite figurine en porcelaine ou en céramique, dont les bons boulanger-pâtissiers fourrent leurs galettes à l'occasion de cette fête de tradition religieuse. Même si la religion n'est plus beaucoup pratiquée en France, elle nous laisse de nombreux jours fériés en héritage. Des jours de fêtes et de liesses; de joies populaires et aussi de fêtes commerciales. La République, que j'honore quotidiennement, ne nous fournit pas souvent l'occasion de rigoler à travers ses jours fériés commémoratifs. Le 11 novembre et le 8 mai n'étant pas vraiment des jours de réjouissances, mais des journées de souvenirs et de réflexions. Seule notre fête nationale par ses défilés et ses feux d'artifices replace chaque année notre beau pays au sein de notre démocratie. Donc cette fève, faba pour les Romains, instrument et symbole d'une royauté éphémère, fut remplacée dans les galettes par de petits objets qui font aujourd'hui le bonheur de nos contemporains atteints de fabophilie. Pas vraiment une nouvelle maladie orpheline, mais la passion des collectionneurs de fèves. J'ai connu une époque où les boulangers mettaient encore deux fèves dans leurs gâteaux. En Provence, dans les années 50, on trouvait encore dans les couronnes dûment garnies de gros fruits confits, deux fèves; celle issue de la récolte de ce légume à écosser et l'autre tout d'abord réalisée en plastique, puis en métal et enfin en porcelaine. Cela respectait la tradition des temps très anciens, où il fallait désigner un roi et aussi son épouse. Cette tradition s'est malheureusement perdue. Serait-ce pour cela qu'il y a si peu de femmes en politique? Donc notre fève qui repose sur de doux coussins blancs au sein de belles et grosses cosses, façon mousseline, peut se passer de cette membrane coriace pour nous offrir ce nouveau légume, selon mon fournisseur de graine. Comme les pois mangetouts, il est permis de consommer l'enveloppe de cette légumineuse inscrite au registre des féculents. «Stereo» se nomme-t-elle sur le catalogue. Est-ce une ancienne variété redécouverte ou alors un nouveau concept de légume développé à partir de la sélection et de la grande compétence des obtenteurs? Je pense qu'il faudra consommer cette nouveauté à un stade extrêmement jeune, si l'on ne veut pas se retrouver dans son assiette avec des gousses  à la chair très coriace à la manière de ces haricots verts cueillis trop tard et à la fin de leur cycle végétatif et pourtant qualifiés de «Sans-fil». Au fait saviez-vous que la galette servie à l'Elysée ne comporte pas de fève? Tout simplement parce qu'il ne serait pas de bon ton, ni «politiquement correcte» de tirer les rois dans le temple de la République et de la Démocratie. Il semble que cette année, cette cérémonie inaugurée par le Président Valéry Giscard d'Estaing, ait été supprimée. Du moins nous en n'avons pas entendu parler. Si vous êtes au courant......  

     

     

    A demain

     

     

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    «Panais»

    Bonjour

    La saison des semis est arrivée. Il faut choisir les légumes qui vont composer le menu de cette année 2021, dans le potager.S'il fut longtemps rangé parmi les légumes oubliés, on a encore, une fois de plus, oublié de parler de lui. Cette grosse carotte blanche à saveur assez forte et qui peut servir de condiment, s'appelle le panais. Oublié des catalogues des jardiniers depuis des lustres, on ne comprend pas vraiment sa disgrâce de nos potagers et son bannissement de nos cuisines. Portant nos amis britanniques lui sont restés fidèles. Et l'on se permet encore de critiquer leurs usages culinaires. On peut comprendre que certains légumes soient rangés parmi les relégués par un public qui garde des souvenirs funestes d'une époque encore plus funeste. Je pense avoir une petite idée sur le sort de tous ces légumes dits «oubliés». Surtout pour les légumes de type racine. On nous a tous appris en Histoire de France que les Serfs ne se nourrissaient que de racines. Par opposition aux nobles de l'époque, qui s’empiffraient de moult viandes de gibiers. Des viandes le plus souvent faisandées pour satisfaire au gout gastronomique de l'époque. Devant ces très mauvaises habitudes diététiques, l'église, elle-même dut imposer un jour maigre par semaine et faire de nouveau la promotion du carême annuel quelques temps avant la fête de Pâques. Les chroniqueurs de l'époque étaient tout occupés à flatter la vanité de leurs maîtres, «Nobles Seigneurs et Gentes Dames», ont omis trop souvent de décrire les différents légumes qui composaient le menu quotidien du peuple, souvent soumis à de graves famines, dues à l'inconséquence et à l'irresponsabilité de leurs maîtres. La suite de l'Histoire nous apprend qu'avec les grandes découvertes de nos navigateurs, toutes sortes de nouvelles possibilités soufflèrent, alors, avec un vent venu des Amériques. Parmi ces nouveautés la pomme de terre fit son apparition en Europe. Longtemps elle fut méprisée par les populations à cause du caractère toxique de cette famille qui comportent des représentants souvent  chargés de poisons. Comme la belladone ou le datura, entre autres. Les solanacées ont longtemps nuit à la réputation des tomates et des pommes de terre. Il fallut qu'un certain pharmacien aux armées nommé Parmentier, fit la promotion de cette patate, afin de pallier aux trop nombreuses famines de l'époque. Tubercule miracle, je pense, cependant, que cette promotion alimentaire a commencé à faire de l'ombre à certains de ces légumes réservés aux couches populaires les plus défavorisées. La pomme de terre ayant depuis largement investi nos habitudes culinaires a fait la démonstration  de certains de ses abus. L'excès de certaines spécialités bien connues de nourritures rapides et expéditives, s'accompagnant toujours de la portion de frites qui n'est pas le meilleur de la diététique en cas d'abus, ont entraîné une réforme de ces pratiques de restauration rapide. D'où la réhabilitation de tous ces légumes mis au placard, en quelque sorte.

     

    A demain

     

     

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    «Gazo»

    Bonjour

     Comme cet hiver continue de nous offrir des températures dignes d'un printemps, on va essayer d'évoquer les hivers d’antan. Tout en gardant un œil attentif sur le sort désastreux de tous ceux dont la propriété est devenue un marécage, une rizière ou un cloaque. Dans les années 50, on faisait encore un grand usage du charbon. Très peu de logis étaient pourvus d'un chauffage central. Cela était réservé aux habitations les plus cossues. Dans les habitations ordinaires, c'était la cuisine qui était la mieux équipée en matière de chauffage. Une cuisinière à bois ou à charbon fournissait la chaleur pour les convives et le moyen de faire mijoter de bon petits plats sur sa plaque de chauffe. Elle était presque toujours équipée de deux grands fours. En plus très souvent, elle fournissait l'eau chaude nécessaire à la préparation des repas et à l'entretien de la cuisine. Recouvertes de céramiques pour les plus anciennes, les plus récentes étaient habillées d'un émail blanc. Ces cuisinières étaient toujours ceinturées par une rambarde métallique qui nous dissuadait de mettre nos petites mains sur la plaque de chauffe, parfois portée au rouge. Cette rambarde servait aussi de corde à linge pour les torchons et autres lavettes. Le reste de la maison pouvait être chauffé au moyen d'un petit Godin ou d'une salamandre. Bien évidemment tous ces équipements ne pouvaient pratiquement être chargés qu'avec du charbon; les bûches de bois  devant, alors, avoir moins de vingt centimètres de longueur. Ce charbon était fourni sous forme de boulets à deux ou trois traits suivant la qualité. L’anthracite demeurait un produit plus onéreux et était souvent réservé aux chaudières. Ces équipements de chauffe étaient tous fabriqués en fonte et pesaient un poids redoutable. Les différents déménagements de mes parents nécessitèrent à chaque fois quatre gaillards très costaux pour soulever la grosse cuisinière à charbon de la cuisine. Dans toutes les bonnes cuisines, la bouilloire gorgée de calcaire, chantonnait doucement tout au long de la journée sur la plaque de la cuisinière. Cela permettait toujours d'offrir un bon café bien chaud à un visiteur occasionnel et bienvenu. Le four permettait aussi de réaliser de bonnes tartes aux pommes et le dimanche de cuire un poulet dodu à la peau dorée et craquante, dûment arrosé de sauce, périodiquement et patiemment, par la maîtresse de maison. La mode de la bassinoire étant dépassée depuis longtemps, ce four nous permettait d'y déposer une brique, qui enveloppée de papier journal, réchauffait efficacement les draps de nos chambres humides et sans chauffage. Ces cuisinières nécessitaient, chaque année, de grosses quantités de charbon. Dans le midi, du fait du climat, mes parents ne commandaient que deux ou trois sacs de boulets à chaque livraison. Plus tard, revenus dans l'Oise, il fallait commander au moins une demi-tonne de ces trois traits, quand ce n'était pas une tonne, pour alimenter la cuisine de mes parents et celle de mon Oncle et de ma Tante. C'est dire la différence de climat. Je garderai longtemps le souvenir de ce «gazo» (gazogène) soufflant et puant qui s'acharnait à grimper cette côte considérée comme la plus rude de la course cycliste du «Paris-Nice». Nous habitions ici dans les premiers lacets de la côte du Faron et c'était amusant de regarder ce véhicule antédiluvien s'époumonant et renâclant dans cette ascension, suivi d'un panache de fumée digne d'une locomotive à vapeur. Car ce véhicule n'acceptait que du bois comme carburant. Il marchait au gaz des forêts comme l'on disait pendant la guerre. Le négociant profitait de cette expédition héroïque pour livrer en sus des deux ou trois sacs de boulets, un bidon de cette excellente huile d'olive de première pression et une bourriche de vin du meilleur cru. Du Côte de Provence.

    A demain  

     

     

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    «Chicorées»

    Bonjour

    Toujours du beau temps. On peut ainsi avancer dans les travaux au jardin. Car ce temps merveilleux peut très bien s'évanouir. On prépare, donc, les parcelles qui vont recevoir les pommes de terre et les bulbes. Pour les bulbes il faut éviter de mettre du fumier, car ceux-ci pourraient très bien pourrir. Pour les pommes de terre, au contraire, il faudra être généreux sur le fumier. Pour les endives, trop d'azote serait préjudiciable à la bonne croissance des racines.  Car pour obtenir de beaux et gros chicons, il faut obtenir de très grosses racines. La Perle du Nord se fait ainsi désirer pendant très longtemps. Beaucoup plus qu'une simple laitue. Sa culture en cave à partir de novembre, demande plus d'un mois pour offrir ces magnifiques chicorées immaculées en forme de bulbe. Car l'endive est une chicorée, comme la scarole ou la frisée. En cave, je les cultive dans de la tourbe disposée dans des pots noirs de grande taille. Cela pèse moins lourd à manipuler que des pots remplis de sable. Pour les poireaux le fumier de poule a toujours fait merveille. Les parcelles ont toutes pratiquement reçues leur amendement. Coté jardin d'agrément, les petits bulbes explosent leurs couleurs sur un sol encore décharné par le gel de ces derniers jours. Ils se multiplient tout seuls. Il y en a qui arrivent à venir pousser dans les joints des dallages, souvent stériles. D'autres au milieu des chemins mis à mal par les sécheresses de l'été 2020. Il y a des lustres que je n'ai pas semé ce type de bulbes. Juste quelques tulipes durant l'automne dernier. La météo est optimiste; donc profitons de ce beau temps en ces temps si austères.

    A demain

     

     

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    «Coins, Haches & Passants»

    Bonjour

    Un temps de plus en plus clément. Hier 16° sur un thermomètre situé au nord et à l'ombre. Il n'est peut-être plus vraiment indispensable de parler de chauffage, mais nous sommes encore en hiver, si j'en crois le calendrier. Notre fournisseur de gaz vient de nous livrer une tonne de gaz. Je relatais cela la semaine dernière. Du gaz de pétrole liquéfié communément désigné sous le vocable «GPL». Gaz qui est plus connu sous le nom de propane. Notre maison est ainsi chauffée par une installation de chauffage centrale au gaz. Ce moyen de chauffage peut être occasionnellement secondé par une cheminée à foyer ouvert. La pose d'un insert se révélant inutile à cause de la disposition de la maison. Celle-ci étant tout en longueur et divisée en trois corps. Pour qu'un insert puisse délivrer un maximum d'efficacité, il doit être installé au centre d'une maison avec étage en forme de quadrilatère. Le coût de ce gaz est beaucoup plus cher que le mazout. Durant les hivers les plus rudes, on brûlait du bois, en deuxième partie de la journée, dans la cheminée située dans la salle à manger. Les hivers actuels, nous dispensent de cet usage. Nous ne brûlons plus que les bûches issues des quelques arbres situés sur notre terrain. Tout d'abord deux grands cèdres furent abattus et  fournirent un bois, somme toute, assez léger qui brûlait assez rapidement. Deux bouleaux ont ensuite été abattus et fournirent un bois qui se consumait vite en produisant de belles flammes bien vives et bien jaunes. Un vrai spectacle qui réchauffe le cœur et flatte le regard. Ensuite ce fut le cas d'un érable très vigoureux, qu'il fallut rabattre sévèrement. Le cognassier, ne produisant plus que des très gros fruits absolument de très mauvaises qualités a lui aussi présenté sa candidature pour être transformé en bon bois de chauffage. Enfin ce fut le grand cerisier, frappé par la sénilité et la maladie, qui fut mis à bas en 2016. Mis à bas avant que les tempêtes ne se chargent de ce travail, car son énorme tronc était devenu un excellent logis pour écureuils et une niche de très bonne facture pour  quelqu’autres abeilles sauvages. C'est ce bois que la cheminée dévore en ce moment à l'occasion des quelques flambées que cet hiver très clément, nous autorise. Ces bois issus d'arbres fruitiers brûlent très lentement et conservent très longtemps des braises propices à propager une chaleur réconfortante. Quand nous habitions dans la ferme de mon Oncle et de ma Tante, le bois consommé par les cuisinières, en plus du charbon, provenait principalement de l'abattage des nombreux pommiers à cidre, qui étaient encore en grand nombre dans les différents herbages de l'exploitation. Pas besoin le plus souvent, d'abattre ces généreux pourvoyeur de ce cidre, si apprécié à la campagne. Les tempêtes, pourtant moins fréquentes à l'époque, précipitaient au sol ces vénérables vieillards devenus improductifs. Il fallait débiter ces troncs très durs au moyen de passants, grandes scies que l'on peut encore admirer, façon sujets en plastique sur les bûches de Noël et joyeusement animées par quelques gnomes à la barbe blanche. Quand le passant se révélait inefficace, c'est alors que la hache et les coins en acier entraient en action et faisaient gémir de douleur ces vénérables troncs souvent centenaires. L'autre source de bois de chauffage se situait dans les nombreuses haies qu'il fallait rabattre au moins une fois tous les sept ans. Sur d'énormes têtards souvent très creux, des baliveaux de plusieurs mètres fournissaient un très bon bois de chauffage composé de toutes ces nombreuses essences que l'on trouvait alors dans ces grandes haies qualifiées de défensives. Des haies dites défensives, non pas pour dissuader quelques chenapans ou autres voleurs de poules de s'introduire dans les propriétés, mais des haies destinées à décourager le bétail ruminant à aller brouter dans la pâture voisine, cette merveilleuse herbe verte de si bonne réputation. Ces travaux de bûcheronnage très pénibles occupaient une grande partie de l'hiver. Des travaux très pénibles à l'époque car la tronçonneuse n'avait pas encore atteint le niveau de vulgarisation actuel. Il est vrai que de ce fait, la campagne était beaucoup plus silencieuse. Je crois que ce n'est pas encore aujourd'hui que l'on pourra se muer en apprenti bûcheron, parce que ces températures printanières nous incitent à jardiner.

    Bon dimanche 

     

     

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